Festival
Pixels part 1
Vendredi 26 décembre, salle de la bourse, 21h=>4h
Vendredi 26 décembre, 12h13. Le téléphone sonne.
Foutrecul, qui peut est-ce bien être ? Je décroche.
- " Wesh c'est les Trolls, on est arrivés sur Stras, on sonne
chez toi dans 10 minutes ! "
- " Ok ! A tout de suite les raclettes ! "
Petit coup d'il dans le frigo pour vérifier s'il contient
de quoi accueillir dignement nos amis du sud-ouest. Quelques bières
munichoises tenant le haut du pavé réfrigéré
me rassurent sur ce point. Kneuuut ! (je sais, ma sonnette fait un bruit
curieux, et malgré quelques plaintes portées auprès
du syndic de copropriété, la situation n'a pas évolué
).
Nos 3 amis sont arrivés, frais comme des gardons, après
une nuit de sommeil en promiscuité automobile. Pschhhht. Petite
dégustation de Paulaner en règle, nous envisageons tout
doucement de nous diriger vers la salle de la bourse. Il est alors 14
heures. Sur place, nous ajoutons quelques bières à nos compteurs,
en constatant que l'équipe Absurde est déjà dans
le vif du sujet. Le fourmillement préparatoire se fait dans la
bonne humeur et la bonne bière
Oh bordel ! Déjà
15h15 ! Faut que j'aille récupérer François aka Moulfritt,
envoyé spechiole de Radio404, à la station de tram (pas
radio hin, mélangez pas tout !). Sa venue express de Paris en vue
de mettre en place le dispositif wi-fi pour la retransmission directe
de l'événement sur une web radio (Radio404) aura été
vaine, de gros soucis techniques ayant rapidement coupé court aux
espoirs nourris en ce domaine. C'est beau la technologie
quand ça
marche !
L'après-midi se passe, au gré des tergiversations informatiques,
techniques, culinaires et houblonnesques, nous propulsant ni vu ni connu
à l'heure du repas. 19h30. Je n'ai aucune difficulté à
préférer le couscous à la paella et je commence à
réfléchir à ma sélection musicale pendant
que les estomacs se remplissent dans un brouhaha d'excitation de plus
en plus palpable. Votre serviteur a en effet été désigné
pour ouvrir le bal d'une soirée à la programmation prometteuse.
Ainsi, je m'exécute à partir de 21 heures, les vinyles de
Klaus Schulze, Projet202 et Imp, entre autres, plongent durant la première
demi-heure la salle dans une atmosphère d'infra basses et de nappes
ambient cheulous. Evolution progressive vers un hip-hop mutant où
se succèdent Scorn, Techno Animal (quel son !) et
et
et
chauvinisme
régional oblige je me permets une digression locale, signée
X-Gamer, sur le label strasbourgeois Underground Perversion. Mon heure
s'achève et c'est sur une note orientale (Badawi, Forgotten Fish
Memory Orchestra) que je passe le relais a Chrysalide. Pour la petite
histoire, Chrysalide est un live formé d'Arnaud (Sonic Area, ça
vous dit quelque chose ?) et de Sylvain, deux frangins, tous deux membres
fondateurs de l'association locale Audiotrauma, réputée
pour son activisme industriel bruyant. Sans faillir à leur réputation
(les amateurs de musique de films de boules ont du être légèrement
déçus) les deux gaillards, après une intro vocale
du plus bel effet, décident de nous foutre une grosse baffe d'entrée
de jeu. Y a pas à chier, ça cogne (eh oui, déjà
!), ça saigne, c'est incisif et admirablement construit. Pas de
pied 4*4, mais une grosse moulinette à cerveau sous fond de lobotomie
industrielle. Pour ma part, j'aurais très bien vu leur live a la
fin du line-up, mais tradition oblige, les artistes locaux (au nombre
de deux seulement ce soir la : Chrysalide et moi-même) sont placés
au début. Normal.
Non sans nous avoir fait quelques frayeurs en raison de son arrivée
tardive, Joker aka Cyanide se prépare derrière les platines.
Grand fan du bonhomme, je salive déjà en pensant au set
de tueur qu'il va nous faire. Modestement connu dans la région,
le thionvillois Joker est un activiste électronique de la première
heure, et, non content d'être un dj hors-paire il est également
producteur de talent, ayant signé sur différents labels
tels que Index, Six Shooter, Uwe etc
Une fois de plus, les amateurs
de 4*4 vont rien comprendre au film, puisque la marque de fabrique du
sieur est 100% breakbeat. Autechre, Aphex Twin, Otto von Schirach se succèdent,
vrillent nos neurones et confirment que personne ne mixe des rythmes aussi
improbables avec autant de finesses et de précision que Joker.
Sa technique époustouflante met tout le monde d'accord. Dixit Fabulous
(ou Mydriase, je ne sais plus) : " Le jour ou Joker fera un pain
dans un mix, j'achète des platines ". Hihihi ! Bref, après
nous avoir infligé sa leçon de mix, le vieux briscard cède
sa place au live de Saoulaterre. Big boss du label Cavage, connu des amateurs
de punk électronique, Boris entame une prestation un tantinet moins
bigarrée que ses productions plastiques. Suivant une trame industrielle,
son live, pour une raison abstraite, me laisse un peu sur ma faim. C'est
à ce moment (1h30) que l'affluence de la soirée est censée
être a son apogée. Constat mitigé : du monde, mais
pas autant que pouvait laisser présager une programmation aussi
riche. Ca dansouille timidement et une partie du public, sans doute alléchée
par l'intitulé " expé/HARDCORE ", attends visiblement
(mais vainement) une prestation plus proche d'un Hellfish ou d'un Radium.
Avec les Trolls qui suivent c'est pas gagné, même si ces
derniers nous ont prouvés l'an dernier au molodoï qu'ils étaient
capables d'atterrir sur du hardcore aussi peu iconoclaste qu'efficace.
Nos amis roots de Toulouse sont très attendus, et personne ne sait
à quoi va ressembler ce live en perpétuelle mutation. Fortiche
d'ailleurs celui qui parviendra à y coller une étiquette,
leurs nombreuses sorties vinyles (Trolls rec., Exec, etc.) se suivant
mais ne se ressemblant pas. Confirmation sur scène, ce joyeux sac
d'influences mêle allègrement hip-hop, jungle, breakcore,
electro et autres bizarreries électroniques. La foule, perplexe
mais séduite par cet ovni électronique, va bientôt
pouvoir se lâcher sur le live binaire de Laura Grabb qui va clore
la soirée. Pionnière du hardcore made in U.S.A. sa prestation
fut, de l'avis de ceux qui ont aimé la musique jusque là,
décevante. Seuls les hardflooreux s'en délectent vraiment.
Pour ma part, je trouve que son live à perdu de son intensité
et de sa puissance, on est loin de ses premières productions qui,
pour certaines, figurent au rang de classiques du hardcore down tempo.
A l'instar de Panacea à la pixels d'il y a deux ans, sa présence
fut la plus attendue mais la moins intéressante. 4 heures moins
le quart. Les lumières s'allument, la populace ne se fait pas trop
prier pour quitter les lieux, une after au molodoï, avec les Heretiks
et Benji La Malice, les attendant. Ayant bu une bière de trop,
je décide de ne pas y aller, mais je vous relate les échos
que j'en ai eu : " Ca tapait, y avait du monde, c'était bien
! "
On félicite en passant Marjo (Llia d'Absurde), chargée de
la programmation du vendredi, pour son bon goût et son audace. Au
niveau de l'occupation de l'espace de l'ingrate salle de la bourse, les
5 écrans ingénieusement disposés dans la salle, soutenus
par les visuels des vj's Zelabo et C-Men, ont rempli leur mission psychédélique
et décorative (au sens non péjoratif). La sécurité
sympathique (si ! si !) et bien briffée était agréablement
transparente, l'organisation au poil et la bière pression, cette
fois-ci, coula à flots jusqu'à la dernière minute.
Alléluia !
Leekid
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